« Je suis le griot de mon père, ceci est un hymne à sa gloire. Je vais vous conter sa vie, afin d’inscrire – avec toute la magie que sa mère lui a cousue sous la peau – sa chair et son sang dans l’histoire. Car je veux faire de lui un héros, non pas taillé dans l’étoffe des guerriers ni des romantiques, mais plutôt dans celle, bien réelle, du gamin affamé qui survit aux flèches et aux coups que la fortune hostile destine à ceux de son espèce. »
Dans ce remarquable premier roman, Nadifa Mohamed emboîte le pas de Jama, un enfant des rues d’Aden, dont la mère lui jure qu’il est né sous une bonne étoile. Lorsque cette ouvrière d’origine somalienne s’éteint en 1935, Jama se retrouve seul au monde. Il quitte alors le Yémen pour retrouver la trace de son père. Ce périple, rendu incandescent par la croyance en une Terre promise, le mène sur les routes d’Érythrée et du Soudan dévastés, et sur celles d’Égypte, de Palestine et même d’Angleterre. Jama vit d’expédients, se nourrit de rencontres, s’engage au service des puissances coloniales. Ce laissé-pour-compte a la bravoure du serpent tatoué sur son bras : un mamba noir.
Évocation puissante de contrées en proie à la guerre, mais aussi roman de formation, Black Mamba Boy est une véritable épopée qui nous fait mieux comprendre le destin d’une partie du globe aujourd’hui en ébullition.