Deux femmes s'aiment et partagent tout de l'amour, ou voudraient tout partager. L'une décide de partir, raptée par ce qu'elle imagine être un bonheur plus simple, banalement planté dans l'épaisse réalité des choses. On lui offrait jusqu'ici de symboliser en silence, dans le huis clos de la passion, l'Amour majuscule. On lui tend à présent ce cadeau imprévu : l'autorisation de sortir de soi. Il arrive qu'un leurre en cache un autre... L'abandonnée n'a de réponse à cela que celle des âmes excessives autant mourir. Elle mourra donc, à sa façon : en se dépouillant des oripeaux d'un désir prisonnier des miroirs, un désir qui la détournait elle aussi d'être ; en se lançant avec rage à la poursuite des mots qui diront cette mort - ou cette naissance, comme on voudra.