Aujourd’hui mystérieux mélange de croyances et de modernité, le Japon a toujours fasciné par ses richesses, ses contrastes et ses secrets, ceux-là mêmes qui avaient poussé Marco Polo à partir en quête de cette île, qu’il nomma Cipango, « le pays de l’or ».
Isolé du reste du monde pendant près de deux cents ans, le Japon, surpris par l’arrivée accidentelle des premiers explorateurs portugais, se laissa finalement tenter par la découverte de l’Autre. Entre méfiance et attirance, les Japonais observèrent ces Barbares du Sud, bientôt rejoints par les Hollandais, grands amateurs de sciences. Ces étrangers les inspirèrent dans le domaine de l’art, les effrayèrent par leurs convictions religieuses, les impressionnèrent par leurs connaissances et bouleversèrent nombre de leurs certitudes.
Mais l’union la plus belle, la plus libre, la plus riche fut celle qui lia les deux civilisations dans le domaine des arts. Des namban-e, grâce auxquels les Japonais exprimèrent leur fascination pour les Portugais, à l’art de la caricature introduit par les Anglais, en passant par l’engouement d’un Van Gogh ou d’un Monet pour le pays du Soleil-Levant, c’est un véritable creuset de création que mit au monde cette rencontre singulière.
Grâce à une iconographie riche et variée, Nelly Delay et Dominique Rivolier-Ruspoli racontent l’histoire fascinante de cet attraction réciproque et des échanges qui en découlèrent, tant dans les disciplines techniques et scientifiques que dans le domaine artistique, témoignant d’une curiosité de l’Autre quasiment insatiable.