Entre un champion du monde qui se dérobe parce que ses performances sportives sont inversement proportionnelles à ses performances amoureuses et un vieillard qui s’évertue à vivre l’été en hiver, Jane fait son éducation sentimentale. L’amour, le sexe, le cynisme, la solitude, la bouffe, la tendresse, la mort… Autant que la difficulté à devenir soi-même, ce roman décrit la répulsion-fascination qu’une jeune fille peut ressentir devant les manifestations de la vieillesse. Et c’est avec une froideur d’entomologiste que Jane observe Bertin.
Jane veut tout comme on veut tout à vingt ans et, à défaut de s’aimer elle-même, elle aime son corps, sa jeunesse dont elle ne veut rien perdre – obsédée déjà par la fuite du temps. Elle serait une jeune fille comme on en trouve beaucoup si elle n’exprimait pas son exigence de bonheur avec une détermination si passionnée et une amoralité souvent désarmante.
Nul attendrissement dans cette insolite éducation sentimentale où la verdeur du vocabulaire alterne avec un langage des plus classiques : celui des états d’âme.