Gilad Atzmon, musicien et philosophe de son état, a publié ce premier roman en 2001 dans son pays (Israël). Un pays avec lequel il a bien des comptes à régler : installé en Grande-Bretagne depuis près de dix ans, il se déclare ouvertement antisioniste... et passe dans ces pages une terrible volée de bois vert sur les fesses de ses compatriotes.
Soit l'aventure d'un jeune Israélien envoyé au front en 1973, à la veille de la guerre du Kippour, et qui joue les tire-au-flanc avec une telle maladresse qu'il finit bientôt dans la peau d'un héros national... L'histoire ne s'arrête pas là, car la grande affaire de ce nouveau Candide, on le devine très vite, n'est pas la guerre, mais la baise. On apprendra ainsi, à le suivre au fil des années dans ses tribulations, quel plaisir un Juif digne de ce nom peut éprouver à quitter son pays pour s'installer en Allemagne et goûter sans remords à la blondeur aryenne ; quels avantages représente, à l'époque du tout-virtuel, l'amitié voluptueuse d'une poupée gonflable ; quel danger enfin menace notre société avancée (cette fois nous sommes en plein XXIe siècle : Israël n'existe plus, les Palestiniens ont gagné) où perdurent contre toute raison les valeurs démodées de l'érotisme direct... quand tout conspire à faire de notre aimable planète un gigantesque peep-show...
Obsessions cochonnes ou macabres, inconvenance tous azimuts : la critique anglo-saxonne n'a pas hésité à voir dans ce Guide des égarés (au titre quasi blasphématoire) un nouveau Portnoy.