Qui se cache derrière Ysé, la flamboyante héroïne de Partage de midi, et Prouhèze, celle du Soulier de satin ? Paul Claudel confie : « Elle a été la seule femme que j’ai passionnément aimée, celle qui a joué dans ma vie tout le rôle qu’une femme pouvait y jouer. » Elle s’appelait Rosalie Scibor-Rylska.
Leur rencontre eut lieu en 1900, sur le paquebot qui les menait en Chine. Il rejoignait son poste de consul à Foutchéou, accablé de s’être vu refuser l’entrée dans les ordres. Elle suivait son aventurier de mari avec leurs quatre fils. La beauté et la personnalité solaire de Rosalie inspirèrent à Paul des sentiments aussi puissants qu’insoupçonnés. Cette passion coupable donna naissance à une fille, Louise, mais aussi à une relation profonde qui sut résister aux trahisons, aux incompréhensions et aux silences.
À la lumière des confidences de Louise et de l’étude d’une correspondance de famille inédite, Thérèse Mourlevat reconstitue l’existence de l’énigmatique Rosalie. Se dessine le portrait d’une Autrichienne intrépide, hantée par la patrie mythique d’un père polonais, qui sera élevée en France puis entraînée au gré des vicissitudes de continent en continent, connaissant tour à tour l’opulence et la ruine. Le récit de son destin vibrant fait d’elle une héroïne à part entière et éclaire d’un jour nouveau l’œuvre de Paul Claudel.