« Soudain, le voilà habillé chaudement, le col de son blouson relevé, ses gants en cuir déjà enfilés. Alors, tu m’abandonnes ? Il me répond tendrement par un baiser mimé que je ne m’inquiète pas. Il revient dans deux heures. »
Un 31 décembre, on frappe à sa porte. Une employée de mairie et un officier de police lui annoncent l’accident de son mari, parti plus tôt dans l’après-midi rouler sous le soleil d’hiver. Marc-Aurèle a rejoint le cercle des hommes qui vivent et meurent trop vite. Elle a rejoint celui des veuves. Passée la sidération s’amorce un combat intérieur entre le chagrin et la joie d’accueillir leur premier enfant, mais pas seulement : un combat entre le souvenir et l’oubli, entre la dévotion pour un amour sans fin et la quête obsessionnelle de vérité. Au fil d’un récit qui alterne temps présent et reconstitution minutieuse du passé, le vernis craque. Dans les replis d’un drame fortuit, on trouve l’histoire d’un beau garçon au regard flou, de celle qui l’a aimé, de deux familles qui dissonent, d’une distance, d’un amour contrarié.