« Des mains anonymes griffonnent ou impriment chaque jour ces dictons impérissables dont la présence est devenue évidente. Ils sont un repère pour qui ouvre un œil le matin, un filet de sécurité: les mots nous protègent du vide, c’est un fait. »
Depuis quelques jours des « semeurs » font fleurir des dictons dans les rues de Paris, sous forme de petits papiers laissés à l’arrière des taxis, sur les tables des cafés ou de mots tracés à la craie sur les murs : « La nuit d’août trompe les sages et les fous », « En septembre, le fainéant peut aller se pendre », « À la Sainte-Catherine, tout arbre prend racine »,…Personne n’y prête attention au début, mais ils s’installent imperceptiblement dans les esprits et vont tout doucement inciter les citadins à interroger leurs amours, leurs amitiés ou leurs choix de vie. Diane, conductrice de taxi, Agnès, scaphandrière en eaux troubles, ou Angélique, ex-secrétaire tranquillement retirée dans son appartement, croiseront ainsi le chemin d’Edmé, vagabond décalé, protecteur des laissés-pour-compte de son quartier. Tous vont se frôler, s’influencer pour un avenir où les frustrations et les peurs pourraient n’être plus les seules à gouverner les hommes.