Le Chevalier d'Harmental occupe une place particulière dans l'œuvre de Dumas : premier grand roman historique, il inaugure le succès romanesque d'un auteur qui est jusque-là connu pour son théâtre.
C'est aussi la première collaboration avec Auguste Maquet, après une pièce intitulée Bathilde (1839), qui fut inspirée à Maquet par Les Mémoires de Jean Buvat. Ce sont ces mêmes personnages que nous retrouvons dans Le Chevalier d'Harmental.
Historiquement, il s'agit de la conspiration dite de Cellamare, du nom du prince qui en fut l'instrument, où la duchesse du Maine tente d'enlever le pouvoir au régent Philippe d'Orléans pour le donner à son mari, fils de Madame de Maintenon, reconnu par Louis XIV.
Ce premier roman historique, du genre « de cape et d'épée », entrelace de façon particulièrement habile les destinées d'une poignée de personnages, et présente déjà nombre d'ingrédients des futurs grands Dumas. Introuvable depuis une trentaine d'années (la fameuse édition Marabout), Le Chevalier d'Harmental a longtemps été un des titres les plus populaires de Dumas, et a donné lieu, dans les années soixante, à un feuilleton quotidien qui, comme Les Compagnons de Jéhu, diffusé à la même époque, a marqué les jeunes esprits d'alors, et amené à Dumas plus d'un lecteur en herbe.