Il y a des années charnières cachées dans l’histoire du monde. 1984 en est une. Johnny Weissmuller meurt dans l’oubli. Richard Brautigan se suicide. Steve Jobs lance le premier Macintosh. Gabriel Rivages, déjà croisé dans Hongrie-Hollywood Express, mêle ici sa vie à celle d’une figure culte de la littérature des États-Unis, Richard Brautigan, poète et écrivain de l’Ouest américain que l’on surnomma le dernier des beatniks. Dans cet opus qui allie haïkus, apartés encyclopédiques et digressions, Éric Plamondon fait une nouvelle fois preuve d’un sens exceptionnellement aiguisé du récit. On y suit Brautigan depuis son enfance dans l’Oregon à ses années bohèmes à San Francisco, de son enregistrement sur le célèbre label des Beatles à sa fin tragique dans sa maison de Bolinas. Ce tableau, qui revisite avec brio l’histoire des États-Unis, ne saurait être complet si l’on n’y rncontrait pas aussi Janis Joplin, Eliphalet Remington ou bien encore Charlie Chaplin.
Éric Plamondon confirme avec Mayonnaise le caractère sans équivalent de son travail. Au point de confluence des littératures étasunienne, québécoise et française, il raconte une Amérique kaléidoscopique qui, entre l’intime et le collectif, la culture et la technologie, dévoile un vingtième siècle où tout est connecté.