En bas, tout en bas, le métro est devenu la terre d’asile de tous ceux qui ont quelques raisons, bonnes ou mauvaises, de craindre la lumière du jour : chômeurs incapables de se reloger, étrangers en délicatesse avec les services de la Préfecture, maris plaqués (femme aussi bien) cédant au terrible laisser-aller de la solitude, taquineurs de bouteille passés un jour à la vitesse supérieure, sans compter tous les philosophes de trottoir qui préfèrent, quoi qu’il arrive, la libre dèche à la chiennerie du boulot.
Tous ces paumés, ces mal barrés, Bernard Ollivier est allé les retrouver au bas de l’escalier. Les quinze récits, drôles ou tristes – le plus souvent drôles et tristes –, qu’il a rassemblés ici n’ont pas la prétention d’être les Mille et une nuits de l’underground métropolitain. Ils se contentent d’évoquer, avec tendresse et compétences, la vie de nos frères du trente-sixième dessous. Et de rappeler à notre petit confort, volontiers distrait, que la dégringolade est une pente universelle…