New York, années 80. Moe Prager, ex-flic reconverti dans le commerce du vin, se croit satisfait de sa vie. Son bonheur conjugal, les sourires de sa fille l’aident à refouler culpabilité et regrets. Un jour, un homme visiblement perturbé vient trouver Moe au magasin qu’il a ouvert avec son frère Aaron. Il tente de le persuader d’enquêter sur la mort de sa sœur survenue quinze ans plus tôt lors d’un incendie. Le drame avait coûté la vie à dix-sept personnes venues travailler pour la saison dans cet hôtel alors encore très fréquenté des Catskills. Moe refuse d’abord de se pencher sur cette affaire classée. Quelques jours plus tard, l’homme se pend dans l’institut où il est soigné. Le nom de Moe Prager est inscrit sur le mur de sa chambre en lettres de sang. Moe se lance alors dans une enquête d’autant plus douloureuse qu’elle le pousse à affronter son passé, ses doutes, ses fantômes.
Coleman convainc et accroche davantage par la densité de ses personnages que par l’intrigue – juste assez intéressante et fouillée pour ne pas nuire à l’ensemble. Dans ses romans, les « méchants » sont souvent affreusement attachants, les « bons » obéissent parfois à des motivations troubles ou égoïstes qui empêchent de les aimer tout à fait. Les paumés ont de bonnes raisons de l’être et existent aussi fortement que les personnages principaux. Le territoire que Prager fouille inlassablement, c’est finalement celui de l’âme humaine…