Préface de Claude Pujade-Renaud
Il s’est passé quelque chose, c’est certain, quelque chose d’indéfinissable, un petit accroc dans la coutume, rien de grave, rien qui ne bouleverse les mémoires, et pourtant… Un enseignant quitte sa classe sans raisons apparentes et part se promener. Une conductrice de métro laisse sa rame à quai et remonte à la surface flâner à la lumière. Le portier d’un bar se désintéresse de son rôle et le Premier ministre lui-même décide de rester couché plutôt que d’aller enchaîner les réunions. C’est, en réalité, sans agressivité ni revendication, dans la légèreté et la joie de vivre retrouvées, que toute la France s’arrête progressivement et se met à rêver d’une vie plus douce, différente, où tout ne tournerait pas autour des mots martelés quotidiennement de travail, de rentabilité et d’efficacité. Une sorte de rébellion inattendue, évidente, comme une épidémie salvatrice de bon sens : une maladie sans ordonnance dont personne ne voudrait guérir…