Un trio infernal. Nous ne saurons d'eux que ce que l'exercice de leurs jeux amoureux – et cruels – voudra bien nous dévoiler. Max est riche, intelligent : une âme d'aristocrate parfaitement dépravée. Elle (nous ignorerons jusqu'au bout son nom) débarque d'un pays de l'Est : l'une de ces filles faciles que l'on croise tous les jours et que peut s'offrir le premier venu – Max l'hébergera, la nourrira, en fera sa chose. Bruno enfin, jeune et beau, trouble et troublant jouet du plaisir de l'un et de l'autre. À suivre leurs ébats au fil de cet opéra de chambre – de cet opéra en chambre – le lecteur, ne tardera pas à être affolé par le caractère implacable d'une machine où le désir ordinaire est toujours pris à contre-pied. Tout entre eux est calculé non pour donner carrière au simple assouvissement des pulsions, mais afin que naisse et s'impose un nouvel ordre érotique, où le pouvoir sera aux mains de celui qui aura su anticiper la jouissance secrète de l'autre.