Son pauvre nom et son pauvre village ne le prédestinaient pas à courir le monde. Que peut-on faire quand on est né John Smith, tout bêtement, dans une ferme du comté de Lincoln, en cette fin du seizième siècle? Elever des moutons ou partir. John Smith sera soldat de fortune. Porteur d'arquebuse en Flandre, pirate en Méditerranée, capitaine d'aventure en Hongrie, prisonnier des Turcs, vendu comme esclave, il est offert à une jeune Grecque, vit un amour périlleux, fuit chez les Tartares, traverse l'Europe, s'embarque pour le Nouveau Monde, fonde la colonie de Jamestown, se bat contre la faim et ses compagnons, explore la Virginie des Marées où, capturé par les Indiens, il rencontre Pocahontas, la fille du grand chef Powhatan...
Qu'on veuille bien croire pourtant que cette trop belle histoire n'est pas le fait d'un romancier en peine d'aventures improbables. John Smith a existé, son nom est dans tous les dictionnaires et ses relations de voyage furent la vraie bible des pèlerins du Mayflower. Mais il fallait tout l'art de Georges Walter pour nous faire lire, le coeur battant, la chronique brutale de ce qui fut, loin des clichés convenus, la véritable découverte de l'Amérique : somme prodigieuse de violences et d'espérances que nos rêves, à ce jour, n'ont pas fini d'arpenter.